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Pénibilité au travail pour les Français et Allemands : heures supplémentaires, smartphone et autres contraintes

Pénibilité au travail pour les Français et Allemands : heures supplémentaires, smartphone et autres contraintes

Travaillez-vous trop dans l'espace franco-allemand ? La réponse est : oui ! Les conclusions de notre sondage auprès de nos abonnés et les réponses de 1254 Français et Allemands sont sans appel : les répondants, par choix ou par nécessité, effectuent chaque semaine de nombreuses heures supplémentaires non rémunérées. Dans le même temps, ils reconnaissent que la frontière entre travail et vie privée devient floue. Faut-il introduire plus de flexibilité dans le travail ou au contraire restreindre les possibilités de Home office ? Le point sur un débat crucial pour l'avenir du travail.

Les heures supplémentaires sont généralisées

Le constat est clair : nous travaillons trop. Les sondés reconnaissent dépasser largement le temps de travail officiel. Les heures supplémentaires sont devenues presque une évidence pour la plupart des salariés, notamment à partir d'un certain niveau de responsabilité.

Les participants au sondage, à 60% des cadres dans de grands groupes internationaux, sont pleinement concernés. 70% des sondés reconnaissent travailler bien au-delà de la durée inscrite sur leur contrat de travail. 60% d'entre eux effectuent entre 3 et 10 heures supplémentaires par semaine. Ils sont 20% à en faire davantage ! En général, des heures non rémunérées, comme le confirment 86% des personnes interrogées.

Des réponses aux e-mails le dimanche ou en vacances

Et même après le travail, on travaille encore ! Avec la dématérialisation des communications et la généralisation des smartphones, la frontière du bureau devient de plus en plus poreuse.

30% des sondés précisent disposer d'un smartphone payé par l'entreprise, ce qui n'empêche pas les autres de consulter leurs e-mails professionnels sur leur téléphone personnel ! 18% des sondés avouent ainsi vérifier leurs courriels après 20h, 32% plus tard... soit juste avant de se coucher, une habitude susceptible de perturber le sommeil, préviennent les experts.

La pression est telle que la réponse n'attend pas le retour au bureau : 46% des sondés reconnaissent répondre aux courriels professionnels reçus en soirée, le week-end ou en vacances. 25% d'entre eux le font dès la lecture du message, 20% dans la demi-heure suivant réception.

Le surmenage est courant

Que reste-t-il alors du temps passé en famille, entre amis, où le travail devient une préoccupation secondaire ? Il se réduit à peau de chagrin, et la santé s'en ressent.

20% des sondés reconnaissent avoir déjà été arrêtés pour surmenage, l'autre nom du burn out. Une problématique longtemps ignorée dans l'entreprise, mais qui pointe aujourd'hui le bout de son nez.

22% des sondés disent avoir été sensibilisés, dans leur entreprise, au problème du burn out et aux risques sanitaires qui y sont liés. Les experts le martèlent : la hausse de la productivité n'est pas sans limite... Le travail est en pleine mutation.

Les effets du stress au quotidien sur la santé mentale des employés se fait de plus en plus sentir en particuliers dans les pays industrialisés comme la France et l’Allemagne. Des évolutions rapides qui s’opèrent dans le monde du travail avec la compétitivité, les nouvelles technologies de l’information sont de plus en plus fortes... Mais dans une économie mondialisée, où les communications sont toujours plus faciles et rapides, difficile d'ériger des barrières et surtout, de s'y tenir.

Le surmenage est courant

Home office généralisé ou « extinction des feux » ?

Quelles solutions alors ? Les participants à notre sondage ont sur la question des avis divergents voire contradictoires. Deux groupes se dégagent : ceux qui réclament de leur entreprise une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail, et ceux qui, au contraire, souhaitent davantage de contraintes.

Les premiers aimeraient ainsi pouvoir travailler de chez eux et s'organiser comme ils l'entendent. C'est le cas de nombreuses femmes, comme le déclare cette mère de famille :

« L'idéal serait de pouvoir répartir son temps de travail autrement, avec certains jours à 10 heures de travail et d'autres à 5 heures, pour pouvoir accompagner les enfants aux activités ou chez le médecin. »

Ces sondés estiment la notion de frontière entre travail et vie privée appartient définitivement au passé :

« S'il est courant de répondre à ses mails professionnels le soir, le week-end ou en vacances, il doit également être possible de régler certaines affaires privées sur le lieu de travail. »

Explique cette interviewée qui revendique aussi le droit de « profiter du jour pour aller courir et (de) répondre aux mails quand le soleil est couché », ou encore de « rentrer une fois à midi pour voir les enfants ».

Les représentants du second groupe exigent au contraire une véritable extinction des feux, l'impossibilité de répondre à ses courriels professionnels pendant son temps privé. Un salarié exige par exemple :

« Couper l'accès aux serveurs informatiques de 21h à 6h du matin ! Direction et manager doivent parler de l´importance de l'équilibre entre vie professionnelle et privée et montrer leur conviction par des mesures et codes de conduite. »

Être efficace... et savoir déconnecter

L'enquête montre que la définition du travail - temps, espace - est tiraillée par les demandes souvent contradictoires des salariés et des employeurs. Cela implique une nouvelle culture du travail, dont les contours restent à inventer. Deux défis se posent :

Aux dirigeants : celui d'organiser le travail avec davantage de flexibilité pour les salariés, tout en restant compétitif.

Aux salariés : celui de faire preuve d'une grande discipline, une forte productivité dans les heures de travail, y compris quand elles se font en home office, et la capacité dans les moments passés en famille, de savoir « déconnecter ».

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