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Que répondre à la question du salaire précédent en Allemagne ?

Que répondre à la question du salaire précédent en Allemagne ?

Lorsque l'on vous demande votre salaire précédent, il faut faire attention à certains points, particulièrement en tant que candidat français en Allemagne. Lors d'un entretien d'embauche allemand, les recruteurs demandent souvent ce que vous avez gagné jusqu'à présent. Est-ce une question piège ? Faut-il dire la vérité ou l'enjoliver ? Voici nos conseils ainsi que des réponses types à fournir à la question de la rémunération précédente en Allemagne.



Le poids du mensonge en Allemagne

1. Le poids du mensonge en Allemagne

Connaissez-vous l'expression allemande "Lügen haben kurze Beine" (Les mensonges ont de courtes jambes) ? Tôt ou tard, la question des prétentions salariales sera posée lors de l'entretien d'embauche. Mais certains candidats n'y sont pas préparés : souvent, les recruteurs se renseignent également sur ce que gagne le postulant chez son employeur actuel. La réponse doit définir le cadre dans lequel se dérouleront les négociations salariales.

Les candidats doivent faire un choix :

  • répondre honnêtement à la question

  • refuser cordialement de répondre

  • ou mentir pour obtenir plus

La troisième option peut sembler tentante, mais elle comporte des risques pouvant coûter le nouveau recrutement. Le Handelsblatt a demandé à trois experts quelle était la meilleure réponse possible.

Même s'il peut sembler tentant de se mettre dans une meilleure position de négociation en mentant, les candidats doivent rester prudents.

Les candidats à tendance nerveuse devraient soigneusement réfléchir à leur capacité à mentir avec assurance. En effet, si un candidat a les mains moites, devient tout rouge ou se cache le visage en répondant à la question sur le salaire, son interlocuteur remarque en général assez rapidement que quelque chose ne va pas.

L'experte en droit du travail, Claudia Kimich, explique :

"Le recruteur n'associe peut-être pas immédiatement cela à un mensonge. Il reste toutefois un sentiment négatif ou du moins étrange."

Or, on veut laisser une bonne impression...


2. La question du salaire actuel lors de l'entretien

La question de savoir si le candidat a le droit de dire des contre-vérités est une autre histoire. En effet, mentir n'est autorisé dans le processus de recrutement que si l'employeur pose des questions discriminatoires ou illicites, comme aborder une grossesse ou une maladie.

Selon l'avocat berlinois Pascal Croset, spécialiste du droit du travail allemand, la question du salaire précédent n'en fait pas nécessairement partie :

"Si, par exemple, le salaire permet de déduire les compétences d'un candidat, la question est autorisée. Il en va de même si le candidat fait lui-même de son salaire précédent un sujet de discussion. Ce qui est donc relativement souvent le cas."

Toute personne qui postule doit également indiquer ses prétentions salariales.
Si le mensonge est découvert après coup, l'employeur pourrait théoriquement contester le contrat de travail. Dans la pratique, cela s'avère toutefois difficile. Indépendamment de cela, les employés doivent garder à l'esprit que pendant les 6 premiers mois, l'employeur peut licencier sans raison.

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3. Contrer habilement lors des négociations salariales

Même si c'est autorisé, personne n'est obligé de répondre si le recruteur demande le salaire actuel lors de l'entretien d'embauche. Il est toutefois possible que le candidat soit désavantagé s'il refuse de répondre.

Si vous souhaitez garder l'information pour vous, mais ne voulez pas pour autant froisser votre interlocuteur, la meilleure solution reste l'humour ou une bonne répartie.

Le conseil de Mme Kimich est de contrer la question sur le salaire actuel par la réponse :

"Je gagne nettement trop peu et je devrais gagner beaucoup plus. Ce type de réponse enlève toute tension à l'entretien et permet en même temps de se concentrer sur ce qui devrait compter lors d'une négociation : les compétences qu'un candidat apporte."


4. Détourner l'attention du salaire précédent

Si cela vous semble trop superficiel, vous pouvez aussi dire que vous ne voulez pas donner de montant concret par loyauté envers votre ancien employeur. Un bon argument à ce stade : il est certainement aussi dans l'intérêt du nouvel employeur potentiel que ses anciens salariés n'y rendent pas leur salaire public par la suite.

Patrick Pieles, vice-président du cabinet de conseil en recrutement Robert Half et expert en processus de candidature, déclare à ce sujet :

"Une réponse dans ce sens devrait toujours être liée et formulée avec ses propres prétentions salariales. Sinon, on a vite l'impression que le candidat est dans le flou et ne connaît pas sa propre valeur sur le marché."

Selon Pieles, si le recruteur continue à insister, le candidat peut aussi détourner l'attention du salaire en répondant que ce n'est pas le seul facteur déterminant pour lui. Ainsi, il ne se contente pas d'éluder la question, mais peut également évoquer des avantages tels que le télétravail, des horaires de travail flexibles, des véhicules de service ou des primes.

Pieles explique alors :

"L'éventail est désormais très large et les entreprises sont prêtes à faire des concessions."



Un salaire bas n'est pas forcément un inconvénient

5. Un salaire bas n'est pas forcément un inconvénient

La troisième option est l'honnêteté. Même si le salaire est bas chez l'employeur actuel, cela ne doit pas être un frein à la négociation. En l'occurrence, les candidats doivent reconnaître avec assurance qu'ils n'ont pas bien négocié avec leur ancien employeur, conseille Mme Kimich. Et ensuite, ils doivent dire qu'ils veulent maintenant changer pour gagner plus afin de ne pas refaire la même erreur.

Le candidat doit toujours être en mesure de justifier la hausse de salaire souhaitée. Selon Kimich :

"Les demandes d'augmentations doivent justifier de performances."

Il est important que le nouvel employeur potentiel puisse clairement identifier la valeur ajoutée pour son entreprise, et que le candidat connaisse à peu près sa valeur sur le marché. Il peut, par exemple, parler au recruteur de son évolution professionnelle ou de projets importants au cours des dernières années.

En fin de compte, la question la plus importante dans tout entretien d'embauche est la suivante : de quoi un candidat est-il capable et en quoi cela répond aux besoins de l’entreprise ? Tout ce qui va au-delà de cette question ne sont que des "phrases assassines au niveau du pouvoir", estime Kimich.

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