Marché de l'emploi pour les jeunes en Allemagne et en France

La France et l'Allemagne font face à des défis communs : vieillissement démographique, tensions sur le marché du travail et jeunesse en quête de sens. Entre chômage, mobilité internationale et nouvelles attentes professionnelles, les jeunes redessinent aujourd'hui les contours de l'emploi en Europe. Nous nous penchons sur la situation des jeunes Français et Allemands sur les marchés du travail de leurs pays respectifs en 2026.

Selon les données récentes de l'Insee et de Statista, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent :

• 12 % en France de la population
• contre 10 % en Allemagne

Cette part n'a cessé de diminuer depuis les années 1950, faisant des jeunes une minorité démographique dans les deux pays. Sur le plan de l'emploi, les écarts restent marqués :

• En France : Le taux de chômage des 15-24 ans atteint environ 18,8 %, un chiffre toujours préoccupant malgré une légère baisse observée en 2024.

• En Allemagne : Ce taux est nettement plus faible, autour de 6,5 %, soit presque trois fois moins. Cette performance est liée, entre autres, à la solidité du système de formation en alternance, qui facilite la transition entre école et emploi.

Les difficultés d'insertion professionnelle restent néanmoins bien réelles, notamment pour les jeunes diplômés. Beaucoup se heurtent à la fameuse exigence paradoxale d'expérience préalable pour décrocher un premier emploi stable. En France, cela conduit nombre de jeunes à multiplier stages, missions courtes ou CDD, avant de signer leur premier CDI.

Pour contourner ces obstacles, de nombreux jeunes Français choisissent d'élargir leurs horizons à travers un VIE (Volontariat international en entreprise), afin d'acquérir une expérience à l'étranger et de valoriser leur profil sur le marché du travail.

L'Allemagne attire particulièrement ces jeunes talents, car le niveau de salaire d'entrée y est souvent plus élevé et les perspectives de carrière plus stables dans certains secteurs (industrie, ingénierie, numérique).

Inversement, on observe depuis quelques années un mouvement réciproque. De jeunes entrepreneurs allemands, notamment issus de la tech et des start-up, choisissent de s'installer à Paris, séduits par l'écosystème d'innovation français et le dynamisme de la French Tech.

Malgré les incertitudes économiques, les jeunes Français et Allemands demeurent majoritairement confiants dans leur avenir professionnel.

Selon la Bertelsmann Stiftung, près de 88 % des jeunes Allemands âgés de 14 à 21 ans expriment un optimisme total ou relatif quant à leur avenir. Toutefois, beaucoup estiment que le système scolaire allemand ne prépare pas suffisamment à la vie professionnelle, un domaine où la France semble mieux outillée grâce à ses dispositifs d'orientation et de stages.

En France, une enquête récente du cabinet Robert Walters révèle un niveau d'optimisme en hausse, avec 86 % des jeunes actifs confiants pour les 12 prochains mois.

Enfin, les critères de choix d'un emploi évoluent : si la rémunération reste importante, elle cède peu à peu la place à des priorités nouvelles, équilibre vie pro/vie perso, télétravail, valeurs éthiques, ou encore image de l'employeur.

Les entreprises doivent désormais intégrer ces attentes pour attirer et fidéliser les talents de la génération Z.

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Olivier Geslin