Salaires en Suisse 2025 : SMIC, revenu moyen, impôts
Avec un salaire mensuel brut médian en Suisse de 7 352 € (6 788 CHF), notre voisin apparaît, notamment pour les candidats franco- et germanophones, comme le pays idéal pour travailler. En revanche, le coût de la vie y est très élevé. Voici un aperçu des salaires suisses, ainsi que des informations supplémentaires concernant l'assurance santé, le système d'imposition et la fiche de paie.
2. Le système d'imposition suisse
3. La fiche de paie en Suisse
4. Négocier son salaire de départ
5. Demander une augmentation salariale

Les revenus suisses sont souvent décrits en termes très flatteurs : on parle fréquemment de rémunérations élevées et d'un niveau de vie très confortable. Mais qu'en est-il en réalité ? Découvrez le salaire minimum, moyen et médian en Suisse en 2025.
Pas de SMIC sur l'échelle nationale en Suisse
La Suisse ne dispose pas d'un salaire minimum au niveau national, mais plutôt d'un SMIC au niveau cantonal. Contrairement à la plupart des pays européens, chaque canton suisse est libre de décider s'il instaure un salaire minimum.
Seuls quelques cantons, comme Genève et Neuchâtel, ont mis en place un salaire minimum légal pour protéger les travailleurs face aux bas revenus dans des régions au coût de la vie élevé.
À Genève, le salaire minimum mensuel est de 4 455,36 CHF brut (4825,81 €), soit environ 3 600 CHF net (3 900 €) après déductions, ce qui correspond à un taux horaire de 24,48 CHF (26,52 €).
Salaire moyen et médian en Suisse
Le salaire mensuel brut moyen en Suisse est estimé à 6 950 CHF (7 527 €), ce qui correspond à environ 90 500 € par an. Ce niveau de rémunération place la Suisse parmi les pays les mieux payés d'Europe, soutenue par une économie solide, une fiscalité attractive et une forte productivité.
Toutefois, cette moyenne reste trompeuse, étant tirée vers le haut par certains domaines offrant des rémunérations bien supérieures à la moyenne nationale :
- Finance et banque : 10 000 CHF par mois
- Industrie pharmaceutique et biotechnologie : 9 500 CHF
- Technologies de l'information : 8 500 CHF
- Santé et professions médicales : 8 000 CHF
- Éducation et recherche : 6 000 à 7 000 CHF
- Hôtellerie et restauration : 5 000 CHF
☝ Conseil : Pour une vision plus réaliste, il est préférable de se référer au salaire médian suisse, estimé à environ 6 788 CHF par mois (7 351 €).
Comme en France, le salaire dépendra du poste occupé, du secteur dans lequel vous travaillez et des conventions collectives de travail. Normalement, la rémunération comptera treize salaires par an, soit douze mois de salaire et un treizième mois en décembre.
Pour la majorité des employés, la durée maximale de travail en Suisse est généralement fixée à 45 heures par semaine.
Par ailleurs, une différence notable subsiste entre les cantons suisses :
- Zurich : 7 400 CHF
- Genève : 7 200 CHF
- Vaud : 6 800 CHF
- Tessin : 5 600 CHF
L'assurance maladie en Suisse payée par l'employé
Contrairement à la France, où l'employeur doit prendre en charge une grande partie des cotisations dues à l'assurance maladie, en Suisse, la loi fédérale sur l'assurance maladie prévoit que le salarié s'assure à ses propres frais.
Selon l'Office Fédéral de la Statistique en Suisse (OFS), un ménage consacre en moyenne par mois :
- 533,11 € pour une assurance maladie de base
- 140,50 € pour des assurances maladie complémentaires
- 183,80 € pour d'autres assurances

Le barème de l'impôt sur le revenu en Suisse dépend de votre permis de travail :
Permis B : autorisation de séjour de un à cinq ans pour les ressortissants de l'UE avec une imposition à la source. L'impôt est directement prélevé sur le salaire par l'employeur et reversé ensuite à l'administration fiscale du canton.
Permis L : courte durée, pour plus de quatre mois et moins d'un an. Le principe est identique au permis B.
Permis C : permis d'établissement en Suisse pour les ressortissants de l'UE ayant vécu et travaillé plus de cinq ans sur le territoire. Avec ce permis, vous êtes soumis à l'impôt communal. C'est le canton, ou la commune dans laquelle vous habitez, qui détermine le taux fiscal appliqué aux impôts sur le revenu. Le montant d'impôts que vous aurez à payer dépend donc de votre lieu de résidence.
📌 À noter en tant que travailleur frontalier : Si vous résidez en France et travaillez en Suisse, vous êtes obligatoirement soumis au prélèvement à la source, même si vous payez déjà des impôts en France. Afin d'éviter de payer deux fois vos impôts, il vous faudra remplir une attestation de résidence fiscale française des travailleurs frontaliers franco-suisses.
Afin de savoir combien d'argent vous disposerez à la fin du mois, vous pouvez utiliser un calculateur d'impôts en ligne pour la Suisse. Le calcul dépend du canton où vous résidez et travaillez :
- Calculateur de salaire de l'Union Syndicale Suisse
- Calculateur national de salaires en Suisse
- Calculateur de salaire à Genève
- Calculateur de salaire dans le canton de Zurich
- Calculateur de salaire dans le canton de Vaud
- Calculateur de salaire dans le canton de Fribourg
- Calculateur de salaire dans le canton de Neuchâtel

Le bulletin de salaire suisse risque de vous paraître trop simple pour être vrai ! Une feuille de paie française comporte par exemple 33 postes de charges, une feuille de salaire suisse n'en a que 13. La fiche de salaire suisse est structurée en trois parties :
- vos revenus bruts (salaire mensuel, heures supplémentaires, frais journaliers, primes, indemnités maladies, etc.)
- les cotisations (part employeur, sécurité sociale, retraite, etc.)
- le salaire net
Consultez HelloSafe Suisse pour plus d'outils.
Comme en France, l'argent est un sujet relativement tabou dans la Confédération helvétique. D'ailleurs, contrairement à l'Autriche, le salaire est très rarement mentionné dans les offres d'emploi en Suisse.
Si vous sentez que l'employeur fait l'impasse sur le sujet, abordez la question de vous-même, avec délicatesse bien entendu. Renseignez-vous sur le secteur ou l'entreprise dans lesquels vous souhaitez travailler s'ils sont bien couverts par une CCT. Le cas échéant, vérifiez si celle-ci prévoit un salaire minimum et si votre salaire y est au moins équivalent.
Négocier son salaire, c'est se vendre. Et pour vous vendre, il va falloir vous jeter quelques fleurs ! S'il ne s'agit nullement de se faire "mousser" (encore moins en Suisse, où l'humilité est la qualité reine), il est important de mettre en avant vos compétences qui rendent votre candidature unique.
⛔ Attention : Si vous n'êtes pas encore engagé dans l'entreprise, veillez à ne pas demander un salaire trop élevé par rapport à celui proposé par l'employeur. Il sera toujours temps de négocier une augmentation si les choses se passent bien par la suite.

Afin de préparer minutieusement votre demande, il vous faudra :
Définir un objectif précis : quel montant, net et brut, souhaitez-vous désormais gagner ? Vous pouvez avoir de mauvaises surprises en recevant votre feuille de paie si vous ne calculez pas vos charges avec précision.
Lister les heures supplémentaires effectuées : cela peut jouer un rôle important dans la négociation. Comparez votre salaire actuel à celui de vos collègues et analysez votre valeur sur le marché grâce aux études publiées par des cabinets de recrutement.
Demander à l'employeur s'il peut se permettre de mieux rémunérer actuellement : une start-up qui vient de se créer, ou encore une entreprise du textile qui vient de fermer deux usines, risquent de vous faire les gros yeux en cas de demande d'augmentation.
Pendant l'entretien avec votre supérieur
Comme mentionné ci-dessus, sachez que les Suisses n'aiment pas parler d'argent. C'est sans doute vous qui devrez poser la question d'une refonte de votre salaire avec votre employeur. Il est rare que celui aborde la question de lui-même.
Sachez faire valoir vos atouts pour l'entreprise lors de votre entretien, sans toutefois paraître vantard(e). Parlez de vos succès et de vos heures supplémentaires avec des chiffres à l'appui.
D'après le site Karriere.ch, vous devriez avoir au moins trois arguments principaux pour réclamer une augmentation. N'avancez pas votre argument fondamental en premier :
Avancez d'abord votre deuxième argument, par exemple en disant : "J'ai gagné trois gros clients cette année et participé à l'augmentation du chiffre d'affaires à hauteur de 5 %."
Suivi par l'argument le plus faible : "J'ai une ancienneté de trois ans, et je n'ai pas encore été augmenté."
Enfin, votre argument le plus fort, afin qu'il marque votre interlocuteur : "L'entreprise XYZ tente actuellement de me débaucher."
Si votre demande d'augmentation a été refusée
Alors, ne démissionnez pas sur un coup de tête ! Vous perdriez votre salaire et vos indemnités de licenciement du même coup...
Sauvez la face en proposant un autre deal... Si l'employeur ne peut pas se permettre de vous augmenter pour des raisons économiques, vous pouvez demander des avantages en nature (p.ex. un ordinateur portable, des actions, une voiture de fonction, un smartphone, etc.). Les employeurs sont généralement ouverts à ce genre de propositions.
Votre demande d'augmentation a été refusée pour des motifs que vous jugez inacceptables ? Alors mettez à jour votre CV, votre lettre de motivation et partez à la recherche d'un nouvel emploi, mais faites-le sans fanfare ni trompette.
En savoir plus :
- Coût de la vie en Suisse comparé à la France
- Travailler en Suisse : l'assurance maladie pour les expatriés
- Trouver un emploi en Suisse : les meilleurs jobboards
Olivier Geslin

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