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Un tournant pour Volkswagen : vers la fin de la garantie de l'emploi en Allemagne

Un tournant pour Volkswagen : vers la fin de la garantie de l'emploi en Allemagne

En septembre 2024, Volkswagen a créé un véritable séisme dans le monde de l’automobile en annonçant la résiliation de la garantie de l'emploi en Allemagne, un accord historique en place depuis 30 ans. Cet engagement, qui protégeait plus de 120 000 salariés de la marque contre les licenciements économiques, devait initialement courir jusqu’en 2029. Pourtant, face à une conjoncture économique de plus en plus difficile, marquée par la baisse des ventes en Chine et la montée en puissance des constructeurs de véhicules électriques chinois, Volkswagen a pris la décision de mettre fin à cet accord. Ce changement s’inscrit dans un plan de restructuration majeur qui pourrait inclure la fermeture de deux usines en Allemagne et la suppression de plusieurs milliers d'emplois. Petit aperçu sur les raisons de cette décision historique, les enjeux pour Volkswagen et ses salariés, ainsi que sur les tensions à venir entre la direction et les syndicats.



 La fin de la garantie de l'emploi chez Volkswagen : un tournant historique

1. La fin de la garantie de l'emploi chez Volkswagen : un tournant historique

En septembre 2024, Volkswagen a annoncé la résiliation de la garantie de l'emploi en Allemagne, une mesure qui touche plus de 120 000 salariés de la marque. Cet accord, en vigueur depuis 30 ans, avait été prolongé jusqu'en 2029 et constituait une protection solide contre les licenciements. Pourtant, face à une conjoncture économique défavorable, Volkswagen a pris la décision d’abroger cet engagement à compter du 31 décembre 2024. Cette décision constitue un véritable choc pour l'industrie automobile allemande.

La résiliation de la garantie de l'emploi marque un tournant historique pour le groupe qui, jusqu'à présent, était un modèle de stabilité pour ses employés. Cette mesure fait partie d’un plan de réduction des coûts visant à améliorer la compétitivité du groupe, notamment dans le secteur des véhicules électriques. À partir de mi-2025, la suppression de cette protection pourrait entraîner une vague de licenciements, un scénario inédit chez Volkswagen. Ce changement radical est perçu par certains comme un aveu des difficultés croissantes du constructeur face à une concurrence mondiale de plus en plus féroce, en particulier en Chine.



 Un contexte économique difficile pour Volkswagen

2. Un contexte économique difficile pour Volkswagen

La décision de Volkswagen s’inscrit dans un contexte économique particulièrement tendu. Le constructeur allemand fait face à une baisse significative de ses ventes en Chine, son plus grand marché à l'échelle mondiale. Les constructeurs chinois, avec des modèles de véhicules électriques plus abordables, grignotent des parts de marché précieuses. Par ailleurs, la demande pour les véhicules électriques en Allemagne ne répond pas aux attentes, ce qui ajoute encore à la pression exercée sur le groupe.

Les erreurs stratégiques commises dans le développement des véhicules électriques, ainsi que des coûts de production trop élevés en Europe, pèsent lourdement sur les résultats de Volkswagen. Le constructeur a dû revoir ses priorités en termes d'investissements et de développement technologique, mais cela ne suffit pas à compenser les pertes subies. Selon une note interne, Volkswagen a précisé que maintenir l'emploi sous sa forme actuelle était tout simplement intenable sans une réduction des coûts et une amélioration drastique de la productivité. Cette résiliation de la garantie de l'emploi fait donc partie d'un plan plus large visant à préparer l'entreprise à une transformation en profondeur pour assurer sa viabilité à long terme.



 La pression des constructeurs chinois sur Volkswagen

3. La pression des constructeurs chinois sur Volkswagen

La montée en puissance des constructeurs chinois, notamment dans le domaine des véhicules électriques, met Volkswagen en difficulté. En effet, des entreprises comme BYD et NIO offrent des modèles plus compétitifs en termes de prix et de technologie, ce qui attire de plus en plus de consommateurs. Cette situation est particulièrement préoccupante pour Volkswagen, qui dépend énormément du marché chinois pour maintenir sa position de leader mondial. En 2023, les ventes de Volkswagen en Chine ont chuté de manière significative, un signe alarmant qui a poussé le groupe à revoir sa stratégie globale.

Pour rester compétitif, Volkswagen doit non seulement réduire ses coûts, mais aussi innover plus rapidement dans le secteur des véhicules électriques. Toutefois, les investissements massifs nécessaires pour concurrencer les géants chinois posent un véritable dilemme pour l’entreprise, qui doit également composer avec une base salariale coûteuse en Allemagne. La fermeture envisagée de deux usines allemandes pourrait représenter un moyen pour Volkswagen de limiter ses pertes, bien que cela risquerait de déclencher une vague de protestations de la part des employés et des syndicats.



 Négociations difficiles avec les syndicats

4. Négociations difficiles avec les syndicats

La fin de la garantie de l'emploi a immédiatement suscité de vives réactions de la part des syndicats allemands, qui redoutent un affaiblissement des droits des travailleurs. Pour les représentants des salariés, cette décision est non seulement une menace directe pour des milliers d’emplois, mais aussi une rupture de confiance entre la direction de Volkswagen et ses employés. Dans ce contexte, les négociations à venir entre les syndicats et la direction s’annoncent particulièrement tendues.

Gunnar Kilian, directeur des ressources humaines de Volkswagen, a tenté de tempérer les inquiétudes en appelant à une collaboration avec les syndicats pour trouver des solutions viables. Néanmoins, la perspective de fermetures d'usines et de licenciements massifs complique la situation. Les syndicats pourraient exiger des garanties supplémentaires pour les employés les plus vulnérables, tandis que la direction de Volkswagen devra trouver un équilibre entre ses objectifs de compétitivité et ses obligations sociales.

Dans les mois à venir, les discussions entre les deux parties détermineront l’avenir de nombreux employés et pourraient redéfinir le modèle social de Volkswagen en Allemagne. En tout état de cause, la décision du groupe de résilier la garantie de l'emploi marque le début d'une nouvelle ère pour le constructeur, où la survie à long terme passe avant la stabilité de l'emploi.



 Comparaison: garantie de l'emploi en Allemagne et en France

5. Comparaison: garantie de l'emploi en Allemagne et en France

La garantie de l'emploi en Allemagne et en France présente des différences significatives, tant en termes de structure que de mise en œuvre. En Allemagne, cette garantie repose principalement sur des conventions collectives, négociées entre les syndicats et les employeurs, comme celle en vigueur chez Volkswagen depuis 30 ans. Elle permet de protéger les salariés contre les licenciements économiques pendant une période définie, comme l’accord en question qui devait courir jusqu’en 2029. Cependant, cette protection peut être résiliée ou renégociée, comme le montre la récente décision de Volkswagen de mettre fin à cet accord, ce qui ouvre la porte à des licenciements après 2025. En France, la sécurité de l’emploi est davantage encadrée par la loi et repose sur un Code du travail très protecteur. Le licenciement, surtout pour motif économique, est soumis à des règles strictes, et les plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) doivent être mis en place pour tout licenciement collectif, incluant des mesures de reclassement et de formation. En revanche, les entreprises françaises disposent de moins de flexibilité pour ajuster rapidement leur masse salariale, ce qui peut parfois être perçu comme un frein à la compétitivité, tandis que les négociations sectorielles en Allemagne permettent une plus grande adaptabilité en fonction des crises économiques.

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Jérôme

Jérôme Lecot

 
 
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