Règles du repas et déjeuner d’affaires en Allemagne

Vous devez assister à un déjeuner ou dîner d'affaires en Allemagne ? Peut-être avez-vous vous-même pour tâche d'organiser un rassemblement professionnel de ce type pour votre entreprise ? Alors, la lecture de ces quelques conseils ne devrait pas vous sembler superflue. Il y a en effet certaines règles à respecter si l'on veut paraître sérieux et courtois aux yeux de ses collaborateurs allemands !
Définir l'heure et le lieu : ponctualité et stratégie sont de mise
On ne le rappelera jamais assez : la première règle à respecter outre-Rhin, c'est la ponctualité ! Que l'on soit l'hôte ou l'invité, arriver avec ne serait-ce que quelques minutes de retard à un déjeuner ou à un dîner d'affaires est extrêmement mal vu. Alors on règle sa montre sur l'heure allemande et on la garde à l'œil ! Par ailleurs, celui qui lance l'invitation est également celui à qui il revient de définir le lieu dans lequel les collaborateurs vont se réunir. Attention au choix du restaurant ! Si l'on souhaite bénéficier d'une atmosphère propice à la discussion, on évitera les fast-foods et les chaînes de restauration rapide qui n'offrent pas le cadre idéal aux échanges de premier ordre, prévient Jan Schaumann, coach berlinois spécialisé dans le savoir-vivre. Celui qui invite devra également s'acquitter de la facture.
Choix du restaurant : se renseigner sur les goûts des invités
Cuisine italienne ? Française ? Asiatique ? Végétarienne ? Il convient de se renseigner au préalable sur les préférences culinaires des collègues qui seront présents au repas d'affaires. « L'organisateur doit penser pour les autres », prévient l'expert en bonnes manières. En cas de doutes sur les goûts ou régimes particuliers des personnes conviées, le mieux est sans doute d'opter pour un restaurant italien qui proposera à coup sûr des plats à base de viande et de poisson, ainsi que diverses recettes de pâtes, des pizzas, des salades et même des soupes.
Porter une tenue appropriée
En Allemagne comme ailleurs, le premier objectif d'un repas d'affaires, c'est, bien sûr, de faire des affaires ! L'aspect gastronomique ne vient qu'après, rappelle Jan Schaumann. On se gardera donc de se joindre à la table vêtu d'une tenue décontractée. On peut malgré tout, si le lieu le permet (restaurant familial d'allure rustique par exemple), laisser le costume et la cravate au placard. Si on hésite sur le style vestimentaire à adopter, il peut être utile de s'enquérir auprès de son chef pour savoir s'il y a ou non un dress code à respecter. Pour éviter tout impair, le recours au veston (si possible bleu ou gris - le noir étant trop formel) ou au blazer est un bon compromis. À noter qu'il s'accompagnera volontiers d'une chemise bleu clair en journée et blanche en soirée. « En optant pour le veston, les hommes sont sûrs de ne pas commettre d'erreur », rassure Imme Vogelsang, du bureau d'études en image Etikette Trainer International (ETI) situé à Hambourg. Pour la gente féminine, le port du tailleur ou du blazer est à privilégier. Chemisiers et tee-shirts de couleur claire (blanc ou bleu) sont à proscrire, à moins que la rencontre ne se déroule dans un cadre détendu auquel cas on peut même s'autoriser carreaux et rayures. Pour ce qui est des chaussures, passé 18 heures, ces messieurs préfèreront des souliers noirs, le marron étant, selon la bienséance, jugé inélégant en soirée. En dernier lieu, on essayera tant bien que mal d'anticiper la température à laquelle sera soumise l'assemblée à l'intérieur du restaurant. Il est en effet très mal perçu de se dévêtir au cours d'un déjeuner ou dîner d'affaires : « Ce que l'on revêt au moment de l'entrée, on le porte toujours lorsqu'arrive le dessert. »
À table !
Si l'on veut paraître particulièrement au fait des règles de bienséance qui s'appliquent lors d'un repas d'affaires, voici les quelques préceptes qu'il faut respecter. Si l'on décide, par exemple, de commander une soupe en entrée, on veillera à ne pas souffler sur cette dernière même si elle est encore fumante ! On se retiendra également d'émettre tout bruit incongru ou de tremper son quignon de pain dans le doux breuvage. Si déguster son bouillon en portant l'assiette ou le bol aux lèvres est permis, on s'interdira en revanche de faire de même avec un potage ou une soupe crémeuse, l'usage de la cuillère étant dans ce cas le seul qui vaille !Attention enfin à la disposition et l'utilisation des couverts : une fois pris en main, ils ne devront à aucun moment entrer de nouveau en contact avec la nappe, mais être au contraire délicatement posés dans l'assiette (et pas seulement sur son rebord). Il faut également éviter de les croiser.
Qui paie quoi ? Une question à régler avant le début du repas
Selon Jan Schaumann, il est d'usage, avant même de commander les plats, de se mettre d'accord sur l'addition : on doit savoir qui compte payer quoi lors de ce repas d'affaires. Il est hors de question de se mettre à tergiverser sur la question une fois tous les ventres repus. « C'est impoli et cela peut créer une situation embarassante », met en garde l'expert berlinois. « Darf ich Sie einladen ? » (« Puis-je me permettre de vous inviter ? ») semble être la manière idéale de faire comprendre à ses convives qu'on a bel et bien l'intention de régler (seul) la note, aussi salée soit-elle ! Enfin, on procédera au paiement de préférence à la caisse (et non devant les collègues), ce qui permet à l'hôte d'éviter de passer pour le patron paternaliste qui prend soin de ses employés sans le sou ! Remarque : si les collaborateurs souhaitent ardemment participer aux frais du déjeuner ou du dîner, il est possible de diviser la note ou que l'une des personnes du groupe prenne par exemple en charge les boissons. On se souviendra, pour terminer, que dans le cas d'une rencontre organisée entre deux entreprises situées dans des villes différentes, c'est l'équipe qui n'a pas à se déplacer qui paie le repas pour l'ensemble des collègues.