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Ils ont quitté Paris pour Munich : l’expatriation réussie de Maeva et Adrien

 Ils ont quitté Paris pour Munich : l’expatriation réussie de Maeva et Adrien

Il y a trois ans, on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Une offre d’emploi pour elle, un besoin de renouveau pour nous deux… et cette envie, presque viscérale, de tout recommencer ailleurs. On a quitté Paris, notre quartier, nos repères, pour Munich, une ville qu’on connaissait à peine. Ce choix, à la fois fou et réfléchi, a changé nos vies. Entre démarches administratives, découvertes culturelles et moments de doute, on vous raconte notre histoire avec quelques conseils à la clé.

 



1. Une opportunité professionnelle qui change tout



1. Une opportunité professionnelle qui change tout

Tout a commencé par un simple e-mail. Un message du siège allemand de l’entreprise de Maeva, une proposition claire : un poste à responsabilités à pourvoir en urgence à Munich. À l’époque, elle travaillait comme cheffe de projet digital à Paris, dans un open-space où l’on ne voyait plus la lumière du jour en hiver. L’idée de partir à l’étranger trottait dans nos têtes depuis un moment, mais là, c’était concret. Le soir même, on en parlait autour d’un plat de pâtes, et quelques semaines plus tard, on déposait notre préavis.

Nous ne sommes pas les seuls. Selon une étude de l’INSEE de 2024, plus de 150 000 Français vivent actuellement en Allemagne, et environ 5 000 nouveaux expatriés s’y installent chaque année, dont une large part pour des raisons professionnelles. Munich, avec ses entreprises de pointe comme BMW ou Siemens, attire particulièrement les profils tech et les ingénieurs. C’est d’ailleurs ce qui a pesé dans notre décision : la promesse d’un quotidien plus serein, d’un équilibre entre vie pro et vie perso, et d’un environnement stimulant pour elle comme pour moi.

Adrien, en tant que freelance dans le graphisme, a tout de suite vu dans ce déménagement l’opportunité de repenser sa façon de travailler, d’élargir son réseau et pourquoi pas de séduire une clientèle internationale. On ne savait pas encore où on allait dormir, ni comment gérer les papiers… mais on avait dit oui.



2. Du choc culturel à la découverte

2. Du choc culturel à la découverte

On ne va pas se mentir : les premières semaines ont été un peu brutales. Même si on avait visité Munich une fois ou deux avant de s’installer, y vivre, c’est une toute autre expérience. Le choc culturel ne vient pas d’un fossé immense, mais plutôt d’une série de petits détails qui s’accumulent. Le dimanche, tout est fermé. Les gens font leurs courses le samedi, en mode marathon, et pas question de déroger à la règle. Les Allemands attendent le feu vert pour traverser, même quand il n’y a pas une voiture à l’horizon. Et surtout : ici, le respect des règles est une forme de liberté.

C’est déstabilisant, mais fascinant. Maeva, très sociable, a vite remarqué que les relations professionnelles sont plus distantes au début, mais bien plus directes et efficaces. À son arrivée, elle a bénéficié d’un accompagnement RH structuré, avec des formations interculturelles et un parrain dans l’entreprise. Ce type de programme est courant chez les grands groupes allemands comme Allianz ou Bosch, qui misent beaucoup sur l’intégration des talents étrangers.

De mon côté, en tant que freelance, j’ai d’abord eu peur de ne pas trouver ma place. Mais grâce à des plateformes comme Meetup et Internations, j’ai rapidement rejoint des communautés d’expatriés et même décroché mes premiers contrats locaux. J’ai aussi découvert les Stammtisch, ces soirées informelles dans les bars où locaux et étrangers se retrouvent pour échanger autour d’une bière. Très vite, on a compris que la clé, c’est l’ouverture : apprendre quelques mots d’allemand, oser parler même avec des fautes, et surtout, être curieux.

Au bout de quelques mois, ce qui nous déconcertait est devenu notre nouvelle normalité. Et à vrai dire, on ne reviendrait en arrière pour rien au monde.



3. Les démarches administratives : un passage obligé

3. Les démarches administratives : un passage obligé

On pensait avoir anticipé. On avait fait des listes, téléchargé des guides, regardé des vidéos YouTube sur “comment s’expatrier en Allemagne”. Et pourtant… Rien ne nous avait vraiment préparés à la réalité des démarches administratives allemandes. Tout commence avec le Meldebescheinigung, cette fameuse déclaration de domicile que l’on doit faire dans les 14 jours suivant l’emménagement. Sans ça, impossible d’ouvrir un compte bancaire, de souscrire une assurance santé ou même de récupérer un colis.

On a dû attendre trois semaines pour obtenir un rendez-vous à la Stadtverwaltung München, l’équivalent de la mairie. Il fallait un bail signé, une attestation du propriétaire, nos passeports, et bien sûr… des formulaires en allemand, à remplir à la main. Heureusement, des sites comme Connexion Francaise nous ont sauvés plus d’une fois.

La santé aussi a été un casse-tête. Maeva, salariée, a été affiliée automatiquement à l’une des plus grandes caisses d’assurance en Allemagne. De mon côté, en tant qu’indépendant, j’ai dû choisir entre une assurance publique ou privée.

Ensuite, il a fallu s’occuper du Kindergeld, l’allocation pour enfant, qui est versée par l’État à toutes les familles résidant légalement en Allemagne. Le formulaire faisait 12 pages, tout en allemand, avec des justificatifs à n’en plus finir. Mais bonne surprise : l’aide est de 250 € par mois et par enfant – un vrai coup de pouce, versé rapidement une fois le dossier validé par la Familienkasse.

Moralité ? Anticiper, s’armer de patience, accepter que tout ne soit pas immédiat, et surtout, ne pas hésiter à demander de l’aide. On a souvent été surpris de voir à quel point les Allemands peuvent être compréhensifs… tant qu’on est organisé.



4. Leurs conseils pour une expatriation réussie

4. Leurs conseils pour une expatriation réussie

Trois ans plus tard, on ne se considère plus comme des “expats fraîchement arrivés”. On a nos habitudes, nos cercles d’amis, notre enfant va à la crèche municipale, et on s’y sent chez nous. Pourtant, quand on regarde en arrière, on se dit qu’on aurait aimé qu’on nous donne quelques conseils simples mais précieux avant de partir. Alors voici ceux qu’on partage à chaque ami qui envisage de franchir le pas.

Premier conseil : apprendre un minimum d’allemand. Pas besoin d’être bilingue, mais connaître les bases change tout. Maeva a suivi un programme intensif avec Goethe-Institut, tandis que moi j’ai utilisé l’application Babbel au quotidien. Comprendre ne serait-ce que les annonces dans le tram ou les affiches dans les supermarchés rend l’expérience bien plus fluide.

Deuxième conseil : ne pas rester entre Français. Bien sûr, les groupes Facebook comme Français à Munich sont rassurants au début. Mais pour vraiment s’intégrer, il faut aussi sortir de cette bulle. S’inscrire à un club de sport, rejoindre une association, ou tout simplement discuter avec les voisins. À Munich, les gens sont peut-être discrets, mais dès qu’un lien est créé, il est souvent sincère et durable.

Troisième conseil : bien préparer l’administratif en amont. Scanner tous les documents, les traduire si besoin, garder une copie papier et numérique de tout. Les Allemands adorent les papiers officiels… et les cachets. Des sites comme Expatrio ou Relocate Me peuvent vraiment faciliter l’installation, surtout quand on ne parle pas encore la langue.

Et enfin : accepter que l’expatriation, c’est aussi des doutes. On a eu des jours où tout nous manquait : le pain croustillant, nos proches, même le métro parisien. Mais on a appris à relativiser, à créer nos propres rituels ici. Aujourd’hui, on ne se sent plus “loin de la France”, on se sent pleinement là où on a choisi d’être.

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