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Comment lutter contre le racisme à l'embauche en Allemagne

Comment lutter contre le racisme à l'embauche en Allemagne

Dans le monde entier, les manifestations contre le racisme se multiplient. En Allemagne, les chiffres montrent que c'est notamment lors de la recherche d'emploi que l'injustice se fait davantage ressentir. Quelles sont les manifestations dans le cadre du recrutement outre-Rhin ?



Protestation contre le racisme

1. Protestation contre le racisme

Des citoyens du monde entier manifestent contre le racisme, comme le profilage racial, contrôle ciblé en fonction de l'apparence.

Depuis que George Floyd a été tué lors d'une arrestation par la police, les États-Unis sont plongés dans ces débats. Rayshard Brooks âgé de 27 ans a également été abattu lors d'une intervention policière à Atlanta (État de Géorgie), ce qui ne fait que raviver les discussions. La chef de la police Erika Shields a démissionné. Dans tout le pays, des personnes sont dans la rue pour protester contre le racisme. Le #blacklivesmatters a également circulé sur les réseaux sociaux allemands.

Malheureusement, le racisme fait également partie du quotidien allemand, c'est ce que montre le rapport annuel de l'agence fédérale anti-discrimination. Selon celui-ci, on observe une augmentation du nombre de candidats écartés lors du processus de recrutement pour des raisons d'âge, qui sont victimes de remarques sexistes ou qui n'ont aucune chance lors de la recherche d'un logement parce que leur nom de famille ne sonne pas commun ou parce qu'elles ont la peau noire.

Chaque jour, en Allemagne également, des personnes sont victimes de discriminations dans la vie quotidienne et professionnelle. En 2019, 3580 cas ont été recensés l'année dernière, dans lesquels des personnes ont demandé de l'aide parce qu'elles étaient victimes de discrimination, par exemple en raison de leur couleur de peau, de leur sexe ou de leur handicap. En 2018, ce chiffre s'élevait à 3455 cas.

Cela peut sembler peu au premier regard, mais ceci est lié au faible effectif de ce service ne comptant que six employés, et que seule une fraction des cas leur est rapporté.

Le directeur de l'établissement, Bernhard Franke, a souligné que les chiffres ne pouvaient pas refléter le nombre réel de cas :

"Ils n'ont en aucun cas un caractère représentatif. Les chiffres de nos consultations ne jettent ni plus ni moins qu'un éclairage sur la prévalence de la discrimination en Allemagne. Il s'agit d'un bruit de fond de l'exclusion."

L'agence fédérale de lutte contre la discrimination conseille les personnes concernées sur les questions juridiques relatives à une éventuelle procédure ultérieure sur la base de la loi générale sur l'égalité de traitement (Allgemeines Gleichbehandlungsgesetz, AGG). L'organisme demande également à la partie adverse de prendre position et fait office de médiateur pour trouver des solutions à l'amiable.



Discrimination ethnique lors de la recherche d'emploi en Allemagne

2. Discrimination ethnique lors de la recherche d'emploi en Allemagne

En 2019, un cas sur trois aurait été lié à des attributions racistes ou à des discriminations fondées sur l'origine ethnique. Depuis 2015, ces chiffres ont plus que doublé, passant de 545 à 1176. Viennent ensuite les demandes de conseil pour des discriminations liées au sexe (29 %), au handicap (26 %), à l'âge (12 %), à la religion (7 %), à l'identité sexuelle (4 %) puis aux convictions (2 %).

Derrière ces chiffres abstraits se cachent des expériences concrètes. Franke a évoqué le cas d'une aide-soignante pour personnes âgées qui a été licenciée parce que plusieurs résidents refusaient d'être pris en charge par une personne de leur couleur ; ou d'un homme qui avait postulé pour un appartement à louer et qui s'était vu répondre par le propriétaire : "Retourne en Syrie et construis plutôt ton pays. Pas de Kanaks souhaités."

La plus grande partie des discriminations rapportées ont lieu dans le cadre professionnel ou lors de la recherche d'un emploi (36 %). Le deuxième type de discrimination le plus fréquent (26 %) concerne les activités quotidiennes, comme la recherche d'un logement, les achats, la restauration ou les opérations d'assurance et bancaires.



Les victimes se sentent seules

3. Les victimes se sentent seules

Les six collaborateurs de l'équipe de conseil du centre anti-discrimination ont dû traiter de plus en plus de cas au cours des dernières années. Le nombre total de demandes n'a cessé d'augmenter. Dans le dernier rapport annuel, cela a également été justifié par le fait que les personnes concernées sont mieux informées de leurs droits et ont fait usage de la possibilité de consultation.

Franke a appelé l'Etat fédéral et les Länder à faire davantage d'efforts pour améliorer le statut juridique et les offres d'aide aux personnes concernées. Les personnes concernées auraient le sentiment d'être laissées seules face à une injustice manifeste et en concluraient que l'État ne prend pas vraiment au sérieux la lutte contre la discrimination. Il déclare :

"La discrimination démoralise. Et ceux qui excluent les autres n'y voient là qu'une faute légère."

Selon son directeur, l'organisme de lutte contre la discrimination devrait non seulement conseiller, mais aussi pouvoir porter plainte. De plus, il faudrait des délais plus longs pour faire valoir ses droits et un droit d'action collective pour les associations anti-discrimination.

Franke a également demandé la mise en place de services de médiation indépendants au sein de la police, auxquels pourraient s'adresser les personnes victimes de ce que l'on appelle le profilage racial, il s'agit par exemple de contrôles ciblés sur l'apparence physique.

Depuis la création de l'agence fédérale anti-discrimination en 2006, plus de 200 personnes se sont présentées à l'agence en accusant la police d'agir de la sorte. On suppose que le nombre réel de cas est beaucoup plus élevé.

Pour de nombreuses personnes concernées, être contrôlé fait partie du quotidien.

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