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Trouver un emploi à Berlin sans parler allemand, un pari impossible ?

Trouver un emploi à Berlin sans parler allemand, un pari impossible ?

Avec ses quartiers branchés, son multiculturalisme et sa vie nocturne légendaire, Berlin fait figure d'Eldorado pour de nombreux jeunes européens. Street Art, clubbing, start-ups, la capitale allemande mérite bien son titre de "Capitale européenne de la créativité".

Les opportunités de travail y sont en effet nombreuses, notamment dans le domaine du web, mais le marché de l'emploi y est extrêmement concurrentiel. Elle a attiré entre 14.000 et 20.000 Français qui y sont présents.

Que cela ne vous empêche pas de goûter au mode de vie berlinois ! Mais ne soyez pas non plus naïfs sur vos opportunités de carrière dans une ville où le chômage est particulièrement élevé et où la concurrence entre demandeurs d'emploi francophones, dont beaucoup parlent déjà couramment l'allemand, est particulièrement rude. Raison de plus pour vous de vous mettre à l'apprentissage de l'allemand !




Apprendre l'allemand - un passage obligé, parfois laborieux mais pas forcément onéreux

1. Apprendre l'allemand : un passage obligé, parfois laborieux mais pas forcément onéreux

La nécessité de parler allemand

On ne le répétera jamais assez, si vous souhaitez vivre et travailler en Allemagne, il vous faudra obligatoirement apprendre l'allemand, sans quoi vous prenez le risque de passer à côté de tout ce qui fait le charme et le piquant de la vie berlinoise, sans parler bien sûr de vos chances de réussir sur le marché de l'emploi.

Pour pouvoir vous intégrer professionnellement et profiter au maximum de votre expérience berlinoise, il vous faudra donc non seulement intégrer des cours d'allemand mais également le pratiquer à toutes les occasions qui vous seront présentées.

Prendre des cours d'allemand à Berlin

À la Volkshochschule

Sachez que pour apprendre l'allemand, vous n'êtes pas obligés de passer par le Goethe Institut ou par une quelconque école privée très onéreuse. Renseignez-vous par exemple auprès de la Volkshochschule de votre quartier qui propose des cours d'allemand destinés aux étrangers à des tarifs imbattables.

À l'université

Les universités (Humboldt Universität, Freie Universität, Technische Universität) proposent également des cours d'allemand de grande qualité pour des sommes modiques, qui sont certes adressés en priorité aux étudiants étrangers, mais auxquels vous pouvez assister en tant qu'auditeurs libres sous réserve de places disponibles.

L'apprentissage « in situ »

Les tandems linguistiques

Pour un apprentissage "en contexte", les universités proposent également des bourses d'échange afin de trouver un partenaire de tandem linguistique, c'est-à-dire que vous apprendrez le français à votre partenaire de tandem en échange de ses lumières dans la langue de Goethe, tout cela de manière entièrement désintéressée. Inscrivez-vous par exemple sur la bourse de tandems de la Freie Universität ou rendez-vous en personne dans le Département linguistique (Sprachinstitut) des universités sus-citées.

La colocation

Enfin, la vie en colocation (Wohngemeinschaft / WG) est peut-être la manière la plus simple de développer vos capacités linguistiques, et au passage, de vous faire des amis allemands. Sachez aussi que dans une ville comme Berlin, la colocation ne se limite pas aux étudiants et qu'il est tout à fait possible de trouver des appartements où la moyenne d'âge des résidents avoisine les 40 ans.

De plus, vos colocataires se feront certainement un plaisir de vous aider dans vos tâches administratives. Car sachez que l'anglais, s'il est largement compris dans les rues de Berlin, est loin de constituer une langue officielle auprès des administrations et que vouloir tenir à jour sa paperasse en ne maîtrisant que l'anglais ou le français relève du parcours du combattant à Berlin.

Nos conseils vidéo pour améliorer son niveau en immersion professionnelle


2. La situation actuelle de l'emploi à Berlin

Découpage industriel de l'Allemagne

L'Allemagne est une fédération et non un pays centralisé sur le modèle français, aussi aurait-on tort de croire que tous les pouvoirs, politiques, financiers et économiques, se concentrent à Berlin.

Historiquement, le cœur industriel de l'Allemagne (industries pharmaceutiques, chimiques et automobiles) se trouve en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et dans le Sud du pays, tandis que dans les neue Bundesländer, c'est à dire dans l'ex-Allemagne de l'Est, dont Berlin, sont principalement situées des industries de services, soit des activités beaucoup moins bien rémunérées.

Salaires et niveau de vie berlinois

Berlin n'est donc certainement pas Paris, mais Berlin n'est pas non plus Munich. Si les loyers y sont encore beaucoup moins chers que dans les deux villes sus-citées - et quoique cette accessibilité au logement ait été rudement mise à mal ces dernières années par des promoteurs immobiliers peu scrupuleux - il est essentiel de garder à l'esprit que les salaires berlinois sont significativement plus bas qu'à Paris ou même que dans une bonne partie de l'Allemagne.

Hartz IV et Scheinselbstständigkeit

Au cours des années 2000, Berlin est passée de la capitale des Hartz IV Empfänger (allocataires du minimum social en Allemagne) à la capitale championne de la création d'entreprise. Selon le KfW Bankengruppen, Berlin est ainsi devenu le premier Bundesland en matière de création d'entreprise depuis 2010.

Cependant, ce dynamisme entrepreneurial doit être relativisé, car dans la majorité des cas, il s'agit d'auto-entrepreneurs dont l'activité représente plus un complément qu'une véritable source de revenus. La plupart de ces soit-disant travailleurs indépendants (Scheinselbstständigkeit) cachent en effet trop souvent des travailleurs "créatifs" (rédacteurs, lecteurs, illustrateurs, compositeurs, métiers du son et de l'image, webmasters) qui travaillent au cachet et peinent à payer leurs cotisations sociales, très élevées en Allemagne pour les indépendants. La situation sociale reste donc extrêmement précaire dans la capitale berlinoise dont la devise arm aber sexy demeure plus que jamais d'actualité.

Nos conseils vidéo pour travailler et vivre à Berlin


3. Les entreprises qui embauchent à Berlin

Les grandes sociétés

Dans l'ensemble, et comparée aux grandes villes du Sud et de l'Ouest de l'Allemagne, la situation du marché de l'emploi à Berlin est donc peu favorable. À moins que vous ne disposiez déjà d'un CV en béton, en particulier dans les secteurs très convoités de l'ingénierie et du commerce, il vous sera très difficile de trouver un poste intéressant si vous ne parlez pas encore un mot d'allemand.

Les entreprises françaises à Berlin

Il est toujours intéressant de contacter les nombreuses sociétés françaises implantées à Berlin. D'après les chiffres de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Berlin 650 entreprises françaises sont en effet présentes dans le secteur des infrastructures (Total, ENGIE), des services et du commerce.

Les entreprises allemandes à Berlin

Il existe également des entreprises allemandes qui recherchent plus spécifiquement des candidats francophones. Vous trouverez les coordonnées des principales entreprises susceptibles de recruter des candidats de langue française dans notre liste d'entreprises françaises et allemandes à Berlin. De grands groupes industriels allemands, tel que BASF, implanté à Berlin, recherchent également des francophones pour assumer des fonctions variées (controlling, comptabilité, RH, etc.).


N'hésitez pas également à rejoindre notre Groupe Facebook Emploi & Stages à Berlin ou notre Groupe LinkedIn dédiés à la publication d'offres ainsi qu'à l'échange de conseils.




La stratégie à adopter pour mettre le pied sur le marché de l'emploi berlinois

4. La stratégie à adopter pour mettre le pied sur le marché de l'emploi berlinois

Les petits boulots

Les Minijobs

Si vous ne disposez pas encore d'expérience professionnelle et que vous souhaitez trouver un emploi à Berlin sans parler allemand, vous pouvez toujours, dans un premier temps, contracter un Minijob (emploi rémunéré à 450€ par mois) qui vous laissera assez de temps libre pour prendre des cours d'allemand. Vous trouverez ce type d'annonces dans les magazines berlinois Zitty ou Tip ou encore sur le site de la Bundesagentur für Arbeit (Pôle Emploi allemand).

Les Minijobs sont légion dans les domaines peu qualifiés tels que la gastronomie ou l'hôtellerie, mais également dans le domaine de l'aide à la personne et notamment, dans les jardins d'enfants franco-allemands.

Dans ce cas, votre Minijob pourra de plus vous aider à améliorer votre allemand ainsi qu'à étendre votre réseau franco-allemand. Vous pouvez vous adresser par exemple à des restaurants et cafés cherchant du personnel francophone : passez un coup de fil à La Bigoudène (crêperie très sympathique), située au coeur de Prenzlauer Berg, pour savoir s'ils cherchent du personnel en cuisine ou pour le service.

Les Call Center

Notez que de nombreuses agences de Call Center sont également installées à Berlin, comme par exemple SNT et eKomi Ltd. Les salaires de base ne sont toutefois pas très élevés et la rémunération fonctionne souvent à la prime, mais ici encore, ce type de job vous laissera assez de temps pour perfectionner vos connaissances en allemand, car les horaires de travail dans ces structures sont souvent aménageables. Une fois atteint un niveau d'allemand convenable, vous aurez alors l'opportunité de trouver un meilleur poste.

Les séjours "au pair"

Enfin, les candidats les plus jeunes, avides de s'immerger dans un bain culturel 100 % allemand plus que de faire carrière dans un premier temps, devraient envisager un séjour au pair par l'intermédiaire d'agences de placement comme euroconnections, AuPairWorld ou au-pair-berlin, ou même via les annonces privées publiées sur eBay Kleinanzeigen ou sur le site de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ).

Le secteur de l'E-Business

Les start-ups berlinoises à l'assaut du marché français

Ce qui fait la spécificité du marché de l'emploi berlinois, ce sont surtout les métiers de la Web Economy. Pour les entreprises qui cherchent à s'étendre sur le plan international, la France représente en effet un marché de plus de 60 millions de consommateurs.

Le géant allemand de la vente en ligne Zalando recherche ainsi régulièrement des équipes françaises pour ses nouveaux projets. Ce type d'entreprises recrutent à Berlin principalement dans les domaines de la traduction, du support-client et du marketing en ligne.

Une chance pour un premier emploi

Aussi, même si vous n'avez pas encore d'expérience sur le marché de l'emploi et que vous recherchez un premier poste à Berlin sans maîtriser la langue allemande, le seul fait de savoir parler et écrire correctement le français, peut vous aider à décrocher un job dans une start-up. Wimdu, Babbel et Foodora sont autant d'exemples de start-ups implantées à Berlin qui ont acquis une reconnaissance internationale.

Avec le Brexit, Berlin a saisi sa chance, et les start-ups dans la *Fintech* sont en pleine croissance. 295 start-ups dans la finance sur les 750 répertoriées (2023) son répertoriées à Berlin, bien loin devant Paris et Londres.



La French Tech - espace de coworking pour startups et réseau d'opportunités

5. La French Tech : espace de coworking pour startups et réseau d'opportunités

Berlin est une des communautés les plus attractives pour les startups du fait de la présence de talents internationaux, la grande concentration de capitaux et le vaste choix de formations et d'éducation, mais aussi l'existence des centres de recherche et d'innovation d'un grand nombre de groupes industriels.

Le programme international des French Tech Hubs, qui a pour mission de développer les communautés French Tech dans les grandes métropoles d'innovation dans le monde, s'est implanté à Berlin.

La communauté de la French Tech Berlin

De nombreux startuppers français sont présents à Berlin. La French Tech Berlin rassemble une vraie communauté de plus de 450 personnes. Elle vise à soutenir les entrepreneurs et les start-ups dans leur internationalisation et développement en Allemagne, en leur donnant accès aux compétences et à des talents ainsi que des contacts industriels pour faciliter leur développement sur le marché allemand et en Europe.

La French Tech Berlin essaie d’ouvrir la voie à de nouvelles collaborations entre les différents acteurs et ainsi de donner vie à des partenariats prometteurs. Elle capitalise sur l'expérience et l'organisation de plusieurs activités et événements de la communauté French Tech à Berlin en collaboration étroite avec les membres fondateurs et d'autres partenaires comme l'ESCP Berlin et le groupe Axel Springer.

Le programme s'adresse aux entrepreneurs et startups, avec trois principaux acteurs :

  • les talents présents en Allemagne
  • les entrepreneurs et startups en phase de démarrage
  • les scale-ups French Tech

Une opportunité de réseautage pour s'ouvrir des portes

L'objectif de la French Tech Berlin est de créer et structurer la communauté Tech francophiles (regroupant entrepreneurs, dirigeants, investisseurs, structures d'accompagnement, acteurs institutionnels), faciliter le développement des startups françaises à Berlin à l'aide d'un portail web dédié qui cartographie l'ensemble des acteurs de l'écosystème (incubateurs, espace de co-working, investisseurs, startups françaises implantées localement, événements, etc.) et en s'appuyant sur un pool de mentors (entrepreneurs, investisseurs, dirigeants) capables d'aiguiller localement et les aider à saisir les opportunités qu'offre la France : recrutement de talents, opportunités d'investissement, de création d'entreprise, sourcing de startups, etc.

Le Hub berlinois s'appuie sur les "officiels" (Ambassade de France à Berlin ou Business France) mais surtout sur les porteurs de projets qui fédèrent les start-ups françaises déjà présentes à Berlin. Le quartier général de cette French Tech Berlin est localisé au Rainmaking Loft, espace de co-working et incubateur, à quelques encablures du grand groupe de presse et investisseur Axel Springer.

Participez aux nombreux événements (petits déjeuners, pitchs, Hackathon…) de networking pour connaître les dernières opportunités, la cooptation paie dans l'écosystème des start-ups ! Romain de la start-up Babbel, Lucie de Shopalike.fr et Aurélien de Medigo confirment que la hiérarchie reste visible tout en restant plate avec moins de rigidité, et parfois avec une évolution de carrière fulgurante.

Des conditions de travail décriées

Cependant l'univers des start-ups peut masquer une autre réalité dénoncée par Mathilde Ramadier dans son livre Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j'ai survécu à la coolitude des start-up, avec des salaires de misère, burn-out, absence de contrat de travail...

On notera la présence de l'industrie musicale et logicielle, Ableton et SoundCloud, entreprises originaires de Berlin, dans lesquelles il est néanmoins très difficile d'entrer tant elles sont prisées par les jeunes diplômés.

Notez enfin que les postes dans les start-ups web sont souvent beaucoup moins bien rémunérés que dans les secteurs traditionnels de l'automobile et l'industrie. En effet, ces jeunes entreprises offrent souvent des emplois en CDD reconductibles d'un an et des salaires mensuels avoisinant les 1200 € à 1500 € nets mensuels pour une charge de travail de 40 heures par semaine.

Ces entreprises présentent néanmoins l'intérêt d'intégrer des équipes de jeunes salariés issus des quatre coins du monde, soit un environnement idéal pour pratiquer un peu votre allemand, à condition bien sûr que vous renonciez à vous exprimer en anglais et que vous sortiez de temps en temps le nez de votre open-space franco-français.



Le désenchantement berlinois

6. Le désenchantement berlinois

La fin d'une illusion

Dans cet article, nous pensons vous avoir suffisamment mis en garde contre le "désenchantement berlinois". De nombreux Européens partis pour Berlin, sans projet professionnel précis et sans savoir parler allemand, en sont en effet revenus extrêmement déçus. On l'a vu, le marché du travail à Berlin, où le taux de chômage est deux fois plus élevé qu'à Paris, est particulièrement chaotique et précaire, aussi de nombreux Français non-germanophones ont-ils connu une intégration pour le moins compliquée. Afin de savoir où vous mettez les pieds, lisez par exemple le témoignage de Caroline et de d'autres Européens partis vivre à Berlin.

La fin des loyers bon marché

On a déjà évoqué le problème de la hausse des loyers à Berlin tandis que les salaires stagnent. Aussi, la ville de Berlin n'est plus aussi bon marché qu'elle a pu l'être au début des années 2000, et les personnes ayant trouvé un appartement pas trop cher dans les quartiers branchés de Friedrichshain, Kreuzberg ou Neukölln, il y de cela 10 ou 15 ans, ne sont pas prêtes de le lâcher. Dans de nombreux cas, ces personnes en sont même réduites à sous-louer leur habitation sur de la très courte durée à des touristes étrangers afin de pouvoir joindre les deux bouts en fin de mois.

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